Je me demandais depuis longtemps ce que pouvait récéler de si précieux un roman phare de la littérature française. Mes attentes n'ont pas été déçues : fort bien écrit, ce roman campe un personnage tout à fait étonnant, à la fois soumis à l'autorité et à la fois rebelle, un peu femme mais encore fille, cette Cécile qui traverse cette période qui n'est pas encore reconnue comme particulière, l'adolescence au sens où nous l'entendons aujourd'hui. Aussi le lecteur est-il tiraillé comme Cécile pour éventuellement la juger : si elle fume et se saoûle en public comme une adulte, à la faveur d'un père permissif, elle se soumet comme une enfant aux exigences de cette Anne qui n'a même pas le statut de mère, en contestant à peine qu'elle puisse lui imposer de travailler sa philosophie plutôt que de bronzer sur la plage ; d'une adolescente d'aujourd'hui, on aurait attendu une révolte ouverte contre l'autorité, et sur cet acte, on aurait jugé. Mais si Cécile n'en pense pas moins et n'en fait finalement qu'à sa tête, elle nous désarme en donnant toujours l'impression de se soumettre à l'autorité des adultes, nous démontrant par là qu'elle ne prétend pas rivaliser avec ces derniers : tous ses actes semblent plutôt tenir à sa volonté de rester une enfant pour prolonger indéfiniment la fête qu'elle a entamée depuis sa sortie du pensionnat avec son père. Finalement, en l'absence de modèle, Cécile erre en plein désert : rien de ce qu'elle fait n'apparaît véritablement intentionnel, en dépit des apparences, et il faut la comprendre quand elle explique se sentir plutôt sujette qu'actrice de la machination contre Anne et de ses amours avec Cyril.
En primaire, j'avais une amie passionnée de lecture. Moi qui n'aimait pas vraiment ça, qui lisait plutôt contrainte et forcée, j'ai commencé à étudier ses étagères. J'ai débuté par quelques BD... Puis je suis tombée sur une série de livres qui s’appelait « Gore ». Et là, j'ai vécu des sensations fortes... Des peurs à vous glacer le sang, des scènes à vous soulever le cœur...
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Bonjour tristesse de Françoise Sagan
Je me demandais depuis longtemps ce que pouvait récéler de si précieux un roman phare de la littérature française. Mes attentes n'ont pas été déçues : fort bien écrit, ce roman campe un personnage tout à fait étonnant, à la fois soumis à l'autorité et à la fois rebelle, un peu femme mais encore fille, cette Cécile qui traverse cette période qui n'est pas encore reconnue comme particulière, l'adolescence au sens où nous l'entendons aujourd'hui. Aussi le lecteur est-il tiraillé comme Cécile pour éventuellement la juger : si elle fume et se saoûle en public comme une adulte, à la faveur d'un père permissif, elle se soumet comme une enfant aux exigences de cette Anne qui n'a même pas le statut de mère, en contestant à peine qu'elle puisse lui imposer de travailler sa philosophie plutôt que de bronzer sur la plage ; d'une adolescente d'aujourd'hui, on aurait attendu une révolte ouverte contre l'autorité, et sur cet acte, on aurait jugé. Mais si Cécile n'en pense pas moins et n'en fait finalement qu'à sa tête, elle nous désarme en donnant toujours l'impression de se soumettre à l'autorité des adultes, nous démontrant par là qu'elle ne prétend pas rivaliser avec ces derniers : tous ses actes semblent plutôt tenir à sa volonté de rester une enfant pour prolonger indéfiniment la fête qu'elle a entamée depuis sa sortie du pensionnat avec son père. Finalement, en l'absence de modèle, Cécile erre en plein désert : rien de ce qu'elle fait n'apparaît véritablement intentionnel, en dépit des apparences, et il faut la comprendre quand elle explique se sentir plutôt sujette qu'actrice de la machination contre Anne et de ses amours avec Cyril.