« D'un signe, mon collègue me fait comprendre qu'il est encore trop tôt,
qu'il vaut mieux attendre encore si nous voulons avoir une chance. Les
hyènes que nous sommes ne sont jamais pressées. Elles tournent des
heures autour de leur proie en attendant qu'elle faiblisse et se couche.
C'est pourquoi nous ne présentons notre demande que lorsque le client
est allé au bout, tout au bout de son chemin. C'est quand il est bien
tendre, comme dit mon collègue, qu'il faut bondir et le dépecer. Et nous
bondissons. Mais aujourd'hui, je ne veux plus bondir. »
Atmosphère obscure, lourde et violente. Violence de l'écriture de Philippe Claudel,
mais surtout violence de son personnage, contre le destin, contre la
société, contre son entourage, contre sa vie... contre lui-même. Il doit
abandonner, s'abandonner, mais le peut-il vraiment ? Il n'est pas seul
et c'est au final l'amour qui le sauve. L'amour de sa fille, pour sa
fille, qui seul peut lui donner cet élan vital.
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